Genève, le 24 novembre 2018. Un rassemblement a eu lieu dans le Parc des Cropettes par des membres du ROC ( réseau objection de croissance ) , suivi d’un parcours ‘ anti-Pub ‘ pour marquer la Journée Mondiale sans achat. (propos recueilli dans la Tribune de Genève du 25 novembre 2018)

«Achetez pour partager, ou n’achetez rien»

Les adeptes de la décroissance ont manifesté samedi. Avec une victoire d’étape contre la publicité.

Après un vendredi noir de pluie qui a provoqué la ruée dans les magasins, les adeptes de la décroissance, réunis dans le Réseau objection croissance (ROC), fêtaient samedi leurs dix ans (…)

Au programme, une balade antipublicité, histoire de coller quelques slogans sur les panneaux d’affichage pour dénoncer les effets de la réclame. «La pub est un des piliers de la surconsommation, en contournant nos mécanismes de réflexion pour nous inciter à acheter sans cesse», déplore Mathias Pernet, du Collectif de libération de l’invasion publicitaire, le CLIP.

Initiative antipublicité

Les antipubs se réjouissent d’ailleurs d’une victoire d’étape. Leur initiative pour interdire la publicité commerciale dans l’espace public avait été invalidée par le Conseil d’État. À tort, a récemment estimé la Cour constitutionnelle. Le gouvernement doit donc réexaminer sa position. Il n’est pas exclu que les Genevois votent un jour sur ce texte. «D’ailleurs, Puplinge a interdit la pub sur son territoire depuis ce printemps», se félicite Lucas Luisoni, habitant de la commune.

Ce dernier est par ailleurs membre du ROC. Pourquoi militer contre la croissance? «Pour limiter la pression sur l’environnement, explique cet ingénieur agronome. Chacune de nos frustrations est compensée par un achat qui conduit à une consommation effrénée. Il est temps de revenir à la frugalité.»

Urgence climatique

Cette cause avance-t-elle? «Oui, assure le militant. Les médias sont désormais sensibles à ce discours. L’urgence climatique favorise la réflexion. Des jeunes renoncent à la voiture et cherchent à être utiles dans leur travail en se détournant des grandes multinationales. Il est vrai que cela ne les empêche pas de prendre l’avion pour trois jours à Barcelone. Mais au moins ils deviennent conscients de leur schizophrénie.»

Décroître, n’est-ce pas un luxe de riches? «La croissance favorise les riches, rétorque le militant. Mais leur richesse ne ruisselle plus sur les pauvres comme avant. La machine s’est cassée. Cessons d’associer le progrès à la croissance. Il faut acheter pour partager, ou ne rien acheter.»

«Décroicourse à la Migros»

La balade antipub a conduit jusqu’à Balexert, où les militants ont organisé une «décroicourse» sauvage à la Migros.

Au plaisir de vous rencontrer en « vrai » à nos coordinations les 8 de chaque mois ou à d’autre action du ROC-GE